Le système esclavagiste aux Antilles a exclu toute forme de morale. Durant près de trois siècles, la philosophie de vie a exprimé la fatalité. L’être asservi a donc été poussé à écarter tout sentiment de révolte, velléité, et de résistance. Il a été poussé à écarter l'idée d'un lendemain. Il devait accepter son statut et se résoudre à son destin.
Obéissance, travail forcené, champs de canne, douleur, séparation familiale, coups,humiliation…………………………………………
Ce fatalisme s’exprime durant cette période à travers des proverbes :
Le plus caractéristique d’entre eux est le célèbre :
- sa ki la pou-w la rivyè pa ka chayé-y !
- Dèmen sé an kouyon !
- Lèspwa sé mal-papay
Apré bal tanbou lou
Sont des exemples de proverbes qui expriment l’angoisse permanente de nos ancêtres.
Hors de ce système, la sagesse populaire mettra en avant une nouvelle philosophie de vie ayant pour dessein l’harmonisation des relations humaines.
- contre la trahison « bèt long-lan pa rayi moun-lan ki tjoué-y, mé mou-lan ki di : milim ! »
- contre l’opportunisme « kabrit ki pa malen pa gra »
- contre la vantardise « sé pa tout poul ki chanté ki ponn »
- pour célébrer l’union « fonmi chayé ravèt »
pour célébrer la solidarité " sé an lanmen ka lavé lòt dé lanmen ka lavé an fidji"
- contre le découragement et le fatalisme « tou tan i pa minui, tig paka dòmi san soupé »
A nous de choisir, selon moi, aujourd'hui notre philosophie de vie.
Erika
Source : la faim, la ruse et la révolte, Ina Césaire.