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  • : Le blog d'Erika
  • : Je suis Erika, ici sera présenté tout ce qui anime, révolte et amuse la caribéenne que je suis !
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16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 17:13

Noël approche avec sa farandole de bonnes choses et de bonnes humeurs. Mais ce qui caractérise cette fête aux Antilles, ce sont les « Chanté Nowèl ».[1]

A l’aide de « Kantiks »[2], chacun chante des airs et les refrains de Noël. Dans un chanté Nowèl, il y a également des ritournelle[3]s :

 

 

Piman ou-a ban mwen Piman

Ah citron, ou a ban mwen citron

A kaye misié Henri To

Kolibri kasé Kannari

 

Eti-ou janmen wè sa   (ter)

Kolibri kasé kannari

 

 

 

 
photo : fabrice: http//yanmsasa.canalblog.com

Katrin’ pitjan

 

Katrin’ pitjan, djab-la dèyè to

Chandelle koulé, kongnen to to to

 

Allons blo blo blo (ter)

Lanné ta-la, pa lanné pasé

 

Ou ka-y pasé bò la kuizin-lan

Ou ka-y twouvé dé mòso ban-nan-ne

Ou kay twouvé mòso lanmori

Si i pa asé, ou a bwè bouillon-a

 



[1] Rassemblement de personnes autour d’un orchestre afin de chanter des airs religieux de Noël

[2] Recueil de chants de Noël

[3] Refrains chantés à la fin d’un chanson de Noël

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 17:41

Nowèl

 

Dépi lè van désanm, moun za paré pou fè nwèl. Magazen, boutik, tou sa ki ni labitid vann ; za sav ki jou tala, tiwa lajan ké débòdé.

Moun pa menm ni gou alé travay, i lé pou yo fété nwèl-la.

Lontan jou tala, sétéjou pou tout moun té fanmi. Ou sav menm si ou pa té ni ayen bò kay, ou té pé trapé kéchòy. Sé tout’ moun ka sanblé ansanm pou tjwé kochon. Sé kochon-an menm an pak-la. Yo tris kon kondané a mò. Lè jou-a rivé, pou bouro-a koupé tèt yo, kochon-an pa menm ni dwa pran avoka pou défann kò yo. Sé mò pou yo mò.

Jou-a mwen ka palé-a sété an jédi, mwen pa janmen, ri konsa dan la vi mwen. Ou sé jiré di ki dé ou twa kochon té mété kò yo dakò pou té fè lafèt épi moun. Mwen menm té ni dé koté pou mwen té pasé piskè nou té mété kò nou dakò pou tjwé kochon ansanm.

 

Jean-Claude Duverger

Né en 1948, il est éducateur spécialisé, comédien et conteur. Il tient de nombreux rôles au cinéma et au théâtre et notamment Siméon d'Euzhan Palcy et Nord Plage de José Hayot.
zimaj diverje
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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 22:22
Le cochon est un élément clé du noël  antillais :
-boudin, pâté, râgout de cochon, jambon de noël (miam miam:::)
c'est pourquoi toute l'année on prépare le cochon :

oc--ane-2007-juillet-020.jpg

Avan moun téka tjoué kochon-an bò kay-yo avan lanowèl :

Gòjé kochon-an (égorgement)

Sur une solide table dressée pour l'occasion, on couchait la bête. On lui liait les pattes et plusieurs hommes maintenaient fortement le cochon qui se démenait. On lui crevait la gorge. Le sang jaillissait, recueilli aussitôt dans un seau. Avec un bâton lélé (fouet traditionnel), on remuait vivement, pendant quelques instants, le sang récupéré, additionné de sel, pour éviter sa coagulation.

Chodé kochon-an

Une fois le cochon mort, on le lavait à grande eau pour enlever la terre et les souillures.

Grajé kochon-an

Commençait alors le grattage : pour retirer tous les poils de la bête, on versait de l'eau très chaude et on grattait aussitôt la partie ébouillantée à l'aide d'un couteau. Une fois cette opération achevée, le cochon apparaissait tout blanc. Pour parfaire ce travail et donner une petite couleur à la couenne, on faisait "griller superficiellement" la bête en le retournant sur un feu de feuillages (feuilles séchées de bananier ou de canne à sucre).

Chiktayé kochon-an ( le dépeçage)

Rien n'était jeté :

·         les boyaux étaient récupérés (pour le boudin créole) et minutieusement vidés, lavés, citronnés (avec des limes ou des oranges amères)

·         la langue

·         les joues et la gueule (pour le djòl polius )

·         les pieds (pour la soupe)

·         les reins (les rognons)

·         la queue (qui sera salée et qui finira dans un faitout de pois rouges ou de lentilles)

·         les cuisses pour les jambons fumés

·         la viande pour les ragoûts

·         la couenne 

Atjòlman lalwa ka interdi sa, fodré menmen kochon-an labatwa.

source : http://antanlontan.chez-alice.fr





quelques proverbes créoles où le cochon est mètpiès :

- Ti kochon ka mandé manman-y poutji djòl-li long konsa, manman-y réponn-li konsa "tanto tanto, ou ké wè ich-mwen" : (ne pas se moquer de ce qui nous arrivera plus tard)

- tout' cochon ni sanmdi a yo : (ne pas se moquer de ce qui nous arrivera plus tard)

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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 17:40

Noël

 

( Chanter sur l’air de «  vive le vent d’hiver )

 

Enfants de MARTINIQUE

Voici venir Noël

Chantez de beaux cantiques

Rêvez de réveillon

 

Tous les peuples du monde

Joyeux chantent Noël

Et soyez de la ronde

Au vent de l’archipel

 

Vive le vent ( bis ) le vent de Noël

Qui s’en va, sifflant soufflant

Dans les grands filaos oh !

 

Vive le vent (bis) le vent de Noël

Qui s’en va, sifflant soufflant

Dans les grands filaos oh !

Vive le vent ( bis )

Le vent de Noël

Flèches de canne et muguet blanc

Chantons tous Noël

 

Joyeux, joyeux Noël

Aux mille bougies !

En cette nuit si belle

Restons toujours unis oh !

 filao

Aux antilles nous n'avons pas de sapins, nous décorons nos intérieurs avec une branche de filao.

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 22:05

Noël

 

 

[…]

 

Et le temps passait vite, très vite.
Passés Août où les manguiers pavoisent de toutes leurs lunules, septembre l’accoucheur de cyclones, octobre le flambeur de cannes, novembre qui ronronne aux distilleries, c’était Noël qui commençait.
Il s’était annoncé d’abord Noël par un picotement de désirs, une soif de tendresses neuves, un bourgeonnement de rêves imprécis, puis il s’était envolé tout à coup dans le froufrou violet de ses grandes ailes de joie, et alors c’était parmi le bourg sa vertigineuse retombée qui éclatait la vie des cases comme une grenade trop mûre.
Noël n’était pas comme toutes les fêtes. Il n’aimait pas à courir les rues, à danser sur les places publiques, à s’installer sur les chevaux de bois, à profiter de la cohue pour pincer les femmes, à lancer des feux d’artifice au front des tamariniers. Il avait l’agoraphobie, Noël. Ce qu’il lui fallait c’était toute une journée d’affairement, d’apprêts, de cuisinages, de nettoyages, d’inquiétudes,

de-peur-que-ça-ne-suffise-pas
de-peur-que-ça-ne-manque,
de-peur-qu’on-ne-s’embète,

puis le soir une petite église pas intimidante , qui se laissât emplir bienveillamment par les rires, les chuchotis, les confidences, les déclarations amoureuses, les médisances et la cacophonie gutturale d’un chantre bien d’attaque et aussi de gais copains et de franches luronnes et des cases aux entrailles riches en succulences, et pas regardantes, et l’on s’y parque une vingtaine, et la rue est déserte, et le bourg n’est plus qu’un bouquet de chants, et l’on est bien à l’intérieur, et l’on mange du bon, et l’on en boit du réjouissant, il y a du boudin, celui étroit de deux doigts qui s’enroule en volubile, celui large et trapu, le bénin à goût de serpolet, le violent à incandescence pimentée, et du café brûlant et de l’anis sucré et du punch au lait, et le soleil liquide des rhums, et toutes sortes de bonnes choses qui vous imposent autoritairement les muqueuses ou vous les distillent en ravissement, ou vous les tissent en fragrances, et l’on rit, et l’on chante, et les refrains fusent à perte de vue comme les cocotiers : 

ALLELUIA

KYRIE ELEISON … LEISON … LEISON,
CHRISTE ELEISON… LEISON… LEISON.


Et ce ne sont pas seulement les bouches qui chantent, mais les mains, mais les pieds, et la créature toute entière qui se liquéfie en sons, voix et rythme.
Arrivée au sommet de son ascension, la joie crève comme un nuage. Les chants ne s’arrêtent pas, mais ils roulent maintenant inquiets et lourds par les vallées de la peur, les tunnels de l’angoisse et les feux de l’enfer.
Et chacun se met à tirer par la queue le diable le plus proche, jusqu’à ce que la peur s’abolisse insensiblement dans les fines sablures du rêve, et l’on vit comme dans un rêve véritablement, et l’on boit et l’on crie et l’on chante comme dans un rêve, et l’on somnole aussi comme dans un rêve avec les paupières en pétales de rose, et le jour vient velouté comme une sapotille, et l’odeur du purin des cacaoyers, et les dindons qui égrènent leurs pustules rouges au soleil, et l’obsession des cloches, et la pluie,
Les cloches… la pluie…
Qui tintent, tintent, tintent…[…]

  

Extrait de Cahier d’un retour au pays natal, Aimé Césaire,

Présence Africaine, 1983.

 

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