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  • : Le blog d'Erika
  • : Je suis Erika, ici sera présenté tout ce qui anime, révolte et amuse la caribéenne que je suis !
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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 00:44

 

carte-martinique-ancienne.jpg

 

Le lundi Stéphane t'appelle "l'île aux iguanes"

Le mardi Myriam t'appelle "l'île aux fermmes"

Le mercredi mon coeur t'appelle "l'île aux fleurs"

Le jeudi Angélique t'appelle "la Martinique "!

Le vendredi Yannick t'appelle "Matinik" !

Le samedi Alexandre t'appelle "La salamandre "

Le dimanche tes filles t'appellent "Perle des Antilles "!

 source : Publié dans un recueil "De Juanacaera à Matinik"

 

Ce poème nous rappelle que notre "Martinique magnifique" a eu plusieurs noms : Juanacaera au temps des Arawaks, Matinino aux temps des Caraibes, Madinina, et maintenant 972 selon les jeunes ! way ! faîtes votre choix !

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 03:52
Credo
 
moi aussi j'ai mon credo de poche
mais n'allez pas le répéter aux vents bavards
et à la foule qui passe
on vous rirait au nez
         je crois
que le soleil est un oeuf de lumière
pondu par la nuit
que la prière retombe en pluie de fruits
dans la corbeille des mains offertes
que les étoiles sont des âmes qui brûlent
que la terre est une orange pour la soif de Dieu
que la fleur grimpe aux fenêtres
pour consoler l'enfant qui pleure
que la pierre est un arbre
qui n'a pas voulu croître
que la bonté est ce pays où l'on n'accède
qu'après avoir laissé tous ses bagages
à la douane de la douleur
que et un font un
même dans les luttes du plaisir
que le parfum du sacrifice
nourrit les fleurs de l'art
et qu'à force d'amour
demain il fera jour.
 
Guy Tirolien, Feuilles vivantes au matin, présence africaine.
 
 
 
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8 mars 2008 6 08 /03 /mars /2008 15:22


Aujourd'hui c'est la journée internationale de la femme. Je repense à ce poème de Joby Bernabé et le dédicace ma mère. Bisous manman


Fanm flè ka tounen nonm an kolibri
Fanm flèch ka pitjé nonm an mitan tjè
Fanm fil ka vlopé nonm an pwèlzyé yo
Fanm fyèl ka fann fwa nonm èk an kout lang
Fanm fòl ka pann tjè nonm an bout branch yo

Fout fanm flè !
Fout fanm flèch !
Fout fanm fil !
Fout fanm fyèl !
Fout fanm fòl !

Mé fout fanm fò fout !
Lè fanm fè tan fè fòs pou fò !

Fanm kann ka dousi nonm èk zyé dou yo
Fanm ganm ka vèglé nonm èk lo fa yo
Fanm ranm ka ranmé nonm an tout dlo yo
Fanm lanm ka nenyen nonm an dlo zyé yo
Fanm flanm ka brilé nonm an dé bra yo

Fout fanm kann !
Fout fanm ni ganm !
Fout fanm ranm !
Fout fanm lanm !
Fout fanm flanm !

Mé fout fanm fò fout !
Lè fanm fè tan fè fòs pou fò !

Fanm flo ka tounen fòl pou an babiòl
Fanm trèf ka pèd la kat pou an wa tjè
Fanm fès - vlopé - pézé - mi lanmoné-w mamzèl !
Fanm bèf ka trimen vèt anba jouk nonm
Fanm fèb ka chignen chenn an tout chimen


Fout fanm flo !
Fout fanm trèf !
Fout fanm fès !
Fout fanm bèf !
Fout fanm fèb !


Mé fout fanm fò fout !
Lè fanm fè tan fè fòs pou fò !

Dépi avan nanni nannan
Avan prèmyé jénérasyon ki pran soufrans
èk délivrans
non-w té ja ka kouri an van
Ek bétafé léternité.
Solèy batzyé anba an kout zyé-w.
Ou flanbwayé zantray lannuit.
Sèpan lavi rantré an kò-w

Simen vènen lakonésans
Ek i tété-w pa andidan-w.
Nèf lalin plenn anlè bouden-w.
Ou poté chay avan chay fèt.
Gran jou kléré dé bòl jounou-w.
Ou mété nonm asou latè

Ou swen an péyi
Epi chalè-w
Epi laswè-w
Epi lachè-w

Kimoun ki nòz malpalé fanm
Jòdi ta-a anlè tè-ya ?
Ki nonm ki sé palé di fanm
San i pran tan pézé kracha-y
Sètsansyek fwa an fon gòj li ?
Ki fanm ki pa sé sav i fanm
Avan milan

Avan kankan
Avan pawòl masibòl fòl ka simen fyèl èk malkadi
Anba fétay lanmézon nèg ?
Ay ! fanm !
Si ou wè man sé nonmen non-w
Pawòl mwen sé an ti lafimen
Ka filtré anba kannari-w
Lafimen yan ké ay fè chimen-i
Kannari-w la limenm sé félé
Twa wòch-ou-a andwa toujou la

Ou sé rèldo kannòt lavi
Ou sé mamèl divini nonm

 

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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 23:31

Original image

L’île lointaine

Je suis né dans une île amoureuse du vent
Où l'air a des odeurs de sucre et de vanille
Et que bercent au soleil du tropique mouvant
Les flots tièdes et bleus de la mer des
Antilles


Sous les brises au chant des arbres familiers
J'ai vu les horizons où planent les frégates
Et respirer l'encens sauvage des halliers
Dans ses forêts pleines de fleurs et d'aromates

Cent fois je suis monté sur ses mornes en feu
Pour voir à l'infini la mer splendide et nue
Ainsi qu'un grand désert mouvant de sable bleu
Border la perspective immense de la vue

A l'heure où sur les pics s'allument les boucans
Un hibou miaulait au coeur de la montagne
Et j'écoutais pensif au pied des noirs volcans
L'oiseau que la chanson de la nuit accompagne

Contre ses souvenirs en vain je me défends
Je me souviens des airs que les femmes créoles
Disent au crépuscule à leurs petits enfants
Car ma mère autrefois m'en appris les paroles

Et c'est pourquoi toujours mes rêves reviendront
Vers ses
Plages en feu ceintes de coquillages
Vers les arbres heureux qui parfument ses monts
Dans les balancement des fleurs et des feuillages

Et c'est pourquoi du temps des hivers lamentables
Où des orgues jouaient au fond des vieilles cours
Dans les jardins de France où meurent les érables.
J’ai chanté ses forêts qui verdissent toujours.

O charme d'évoquer sous le ciel de Paris
Le souvenir pieux d'une enfance sereine
Et dans un Luxembourg aux parterres flétris
De respirer l'odeur d'une
Antilles
lointaine

O charme d'aborder en rêve au sol natal
Où pleure la chanson des longs filaos tristes
Et de revoir au fond du soir occidental
Flotter la lune rose au faîte des palmistes!

Daniel THALY

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3 janvier 2008 4 03 /01 /janvier /2008 18:50

Gwadloup tini onlo mèt-a-manniòk. Mi èktò poulèt ! i ka di zòt bon lanné

© KG-GDC 2004

Tan ka pasé
Tan ka vansé
Tan-la toujou présé-présé
2007 pres fini kasé
2008 li kay konmansé
Mi ba-zot sa nou mandé :

Ba-zot titak tan
pou zot jwi-lavi
pou tjè-zot kontan
ba-zot sa zot anvi !
Douvan pot-zot balié makakri
pou viv on Nwel-zéklari !
On lanné douslèt
on bol toloman
san jen bésé tèt
san pon batmanman !
Nou ka mandé lavi-la ba-zot tan viv
Tout bèl driv san pon dériv !
Pasé on bèl Nwel épi on bien bon bèl lanné !

Hector Poullet
22 décembre 2007 

texte : www.potomitan.com
photo :
www.gensdelacaraibe.com

 

 

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 13:52

IL N'EST PLUS BEL HOMMAGE


Il n'est plus bel hommage
à tout ce passé
à la fois simple
et composé
que la tendresse
l'infinie tendresse
qui entend lui survivre

Léon-Gontran Damas 
Pigments névralgies

Madame L. Je vous dédie ce poème, puisse t-il vous réchauffer le coeur, prières et lumière.

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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 14:53

soleil.jpg

Souhait


Les mots sont contagieux

Apprends donc les plus utiles

Et transmets-les comme ta part de Liberté

Si le doleil est exposé aux pleurs

Rentre-le chez toi sans fracas.


Georges Castera

( poète, dessinateur haïtien né en 1936, il est membre fondateur de l'Association des écrivains haïtiens )

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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 17:01

Redécouverte


Je reconnais mon île plate, et qui n'a pas bougé
Voici les Trois - Ilets, et voici la Grande Anse
Voici derrière le Fort, les bombardes rouillées.
Je suis comme l'anguille flairant les vents sales
Et qui tâte le pouls des courants

Salut île! C'est moi. Voici ton enfant qui revient.
Par de là la ligne blanche des brisants
Et plus loin que les vagues aux paupières de feu
Je reconnais ton corps brûlé pas les embruns.

J'ai souvent évoqué la douceur de tes plages
Tandis que sous mes pas
Crissait le sable du désert
Et tous les fleuves du Sahel ne me sont rien
Auprès de l'étang frais ou je lave ma peine

Salut terre matée, terre dématée!
Ce n'est pas le limon que l'on cultive ici,
ni les fécondes alluvions.

C'est un sol sec, que mon sang même
N'a pas pu attendrir,
Et qui geint sous le soc comme une femme éventrée.

Le salaire de l'homme ici,
Ce n'est pas l'argent qui tinte clair, un soir de paye,
C'est le soir qui flotte incertain au sommet des cannes
Saoules de sucre.
Car rien n'a change

Les mouches sont toujours lourdes de vesou,
Et l'ai charge de sueur.

Guy Tirolien ( Guadeloupe)

fleche-canne.jpg

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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 22:30

HOQUET

 

Et j'ai beau avaler sept gorgées d'eau

trois à quatre fois par vingt-quatre heures

me revient mon enfance

dans un hoquet secouant

mon instinct

tel le flic le voyou

Désastre

parlez- moi du désastre

parlez-m'en 

Ma mère voulant un fils très bonnes manières à table

Les mains sur la table

le pain ne se coupe pas

le pain se rompt

le pain ne se gaspille pas

le pain de Dieu

le pain de la sueur du front de votre Père

le pain du pain 

Un os se mange avec mesure et discrétion

un estomac doit être sociable

et tout estomac sociable

se passe de rots

une fourchette n'est pas un cure-dent

défense de se moucher

au su et au vu de tout le monde

et puis tenez-vous droit

un nez bien élevé

ne balaye pas l'assiette

Et puis et puis

Et puis au nom du Père

du fils

du Saint-Esprit

à la fin de chaque repas

Et puis et puis

et puis désastre

parlez-moi du désastre

parlez-m'en

 

Ma mère voulant d'un fils memorandum

Si votre leçon d'histoire n'est pas sue

vous n'irez pas à la messe

dimanche

avec vos effets du dimanche

Cet enfant sera la honte de notre nom

cet enfant sera notre nom de Dieu

Taisez-vous

 

Vous ai-je dit ou non qu'il vous fallait parler français

le français de France

le français du français

le français français

Désastre

parlez-moi du désastre

parlez-m'en

 

Ma mère voulant d'un fils fils de sa mère

Vous n'avez pas salué la voisine

encore vos chaussures sales

et que je vous y reprenne dans la rue

sur l'herbe ou la Savane

à l'ombre du Monument aux Morts

à jouer

à vous ébattre avec Untel

avec Untel qui n'a pas reçu le baptême

 

Ma mère voulant un fils très do

très ré

très mi

très fa

très sol

très la

très si

très do

ré-mi-fa

sol-la-si

do

Il m'est revenu que vous n'étiez encore pas

à votre leçon de vi-o-lon

Un banjo

vous dites un banjo

comment dites-vous

un banjo

Non monsieur

Vous saurez qu'on ne souffre chez nous

ni ban

ni jo

ni gui

ni tare

les mulâtres ne font pas ça

laissez donc ça aux nègres  

Léon Gontran Damas, Pigments, Présence Africaine,1939.

 

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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 22:47



Where are your monuments, your battles, martyrs?
Where is your tribal memory? Sirs,
in that gray vault. The sea. The sea
has locked them up. The sea is History.

First, there was the heaving oil,
heavy as chaos;
then, likea light at the end of a tunnel,

the lantern of a caravel,
and that was Genesis.
Then there were the packed cries,
the shit, the moaning:

Exodus.
Bone soldered by coral to bone,
mosaics
mantled by the benediction of the shark's shadow,

that was the Ark of the Covenant.
Then came from the plucked wires
of sunlight on the sea floor

the plangent harp of the Babylonian bondage,
as the white cowries clustered like manacles
on the drowned women,

and those were the ivory bracelets
of the Song of Solomon,
but the ocean kept turning blank pages

looking for History.
Then came the men with eyes heavy as anchors
who sank without tombs,

brigands who barbecued cattle,
leaving their charred ribs like palm leaves on the shore,
then the foaming, rabid maw

of the tidal wave swallowing Port Royal,
and that was Jonah,
but where is your Renaissance?

Sir, it is locked in them sea sands
out there past the reef's moiling shelf,
where the men-o'-war floated down;

strop on these goggles, I'll guide you there myself.
It's all subtle and submarine,
through colonnades of coral,

past the gothic windows of sea fans
to where the crusty grouper, onyx-eyed,
blinks, weighted by its jewels, like a bald queen;

and these groined caves with barnacles
pitted like stone
are our cathedrals,

and the furnace before the hurricanes:
Gomorrah. Bones ground by windmills
into marl and cornmeal,

and that was Lamentations -
that was just Lamentations,
it was not History;

then came, like scum on the river's drying lip,
the brown reeds of villages
mantling and congealing into towns,

and at evening, the midges' choirs,
and above them, the spires
lancing the side of God

as His son set, and that was the New Testament.

Then came the white sisters clapping
to the waves' progress,
and that was Emancipation -

jubilation, O jubilation -
vanishing swiftly
as the sea's lace dries in the sun,

but that was not History,
that was only faith,
and then each rock broke into its own nation;

then came the synod of flies,
then came the secretarial heron,
then came the bullfrog bellowing for a vote,

fireflies with bright ideas
and bats like jetting ambassadors
and the mantis, like khaki police,

and the furred caterpillars of judges
examining each case closely,
and then in the dark ears of ferns

and in the salt chuckle of rocks
with their sea pools, there was the sound
like a rumour without any echo

of History, really beginning.


Derek Walcott
 

Né en 1930 à Castries (Sainte-Lucie), il étudie à l'université des Antilles de la Jamaïque et publie ses premiers poèmes en 1948. Il est connu pour son poème épique Oméros, qui est une adaptation de l'Iliade aux Caraïbes. En 1992, le prix nobel de littérature est décerné au Sainte-Lucien.

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