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  • : Le blog d'Erika
  • : Je suis Erika, ici sera présenté tout ce qui anime, révolte et amuse la caribéenne que je suis !
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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 00:50
Le 31 Juillet 2007, Fidel Castro s'est adressé à son peuple:


fidel-castro-2.jpg

RÉFLEXIONS DE FIDEL CASTRO
 
LA FLAMME ÉTERNELLE
 
J’écris une réflexion politique. Ou, pour le dire plus exactement, une nouvelle Communication. Une année s’est écoulée, jour pour jour, depuis celle que j’ai adressée au peuple cubain le 31 juillet 2006. Mais cette année-ci a valu pour dix par la possibilité qu’elle m’a offerte de vivre une expérience unique qui m’a apporté, sur des questions vitales pour l’humanité, des informations et des connaissances que j’ai transmises en toute honnêteté au peuple cubain.
 
On me crible maintenant de questions pour savoir quand je réoccuperai ce que d’aucuns appellent le pouvoir, comme si celui-ci était possible sans indépendance. Il existe un pouvoir réel et destructeur dans le monde, découlant d’un empire décadent qui nous menace tous.
 
Raúl en personne s’est chargé de répondre qu’on me consultait sur chaque décision importante à prendre au fur et à mesure de mon rétablissement. Que ferai-je ? Me battre sans trêve comme je l’ai fait toute ma vie.
 
En cet anniversaire de ma Communication au peuple cubain, je partage avec lui la satisfaction de constater que ce que j’avais promis s’ajuste exactement à la réalité : Raúl, le parti, le gouvernement, l’Assemblée nationale, l’Union des jeunes communistes, les organisations de masse et les organisations sociales, conduites par les travailleurs, vont de l’avant guidés par un principe inviolable : l’unité.
 
C’est forts de la même conviction que nous continuons de batailler sans trêve pour libérer de leur emprisonnement cruel et impitoyable les Cinq Héros qui apportaient des informations sur les plans terroristes des Etats-Unis contre Cuba.
 
Nous devons lutter implacablement contre nos déficiences et contre l’ennemi insolent qui tente de s’emparer de Cuba.
 
Ce point m’oblige à insister sur quelque chose qu’aucun dirigeant de la Révolution ne doit jamais oublier: le devoir sacré de renforcer inlassablement notre capacité et notre préparation défensive, en maintenant le principe selon lequel il faudra faire payer aux envahisseurs un prix qu’ils ne pourront payer en aucune circonstance.
 
Que nul ne s’illusionne : l’Empire, qui porte en soi les gènes de sa propre destruction, ne négociera jamais avec Cuba. Nous avons beau dire au peuple étasunien que nous ne nous battons pas contre lui – ce qui est tout à fait correct – il n’est pourtant pas en mesure de réfréner l’esprit apocalyptique de son gouvernement ni son idée trouble et maniaque de ce qu’il appelle « une Cuba démocratique », comme si chaque dirigeant d’ici postulait et s’élisait lui-même sans passer par le tamis rigoureux de la majorité écrasante d’un peuple éduqué et cultivé qui le soutient.
 
J’ai mentionné des noms historiques dans des Réflexions antérieures : Martí, Maceo, Agramonte, Céspedes. Pour rappeler de façon permanente ceux qui sont tombés au combat ou qui ont lutté et se sont sacrifiés pour la Patrie, et dont la liste est interminable, Raúl vient d’allumer une flamme qui brûlera éternellement en ce cinquantième anniversaire de la mort de Frank País, le jeune héros de vingt-deux ans dont l’exemple nous bouleversa tous. La vie sans idées ne vaut rien. Il n’y a pas de plus grand bonheur que de lutter pour elles.
 
Fidel Castro Ruz
 
31 juillet 2007
 
17 h 35
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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 04:27

Cuba-1Peso-2001.jpg José Marti (1853-1895) poète, écrivain, leader de la récolution cubaine est une figure omniprésente dans l'île.
Jamaica-500Dollars-2003.jpg
Nanny of the maroons , heroine nationale de la Jamaique, elle est une des leaders des noirs marrons. Elle fit partie des combats contre les anglais au cours des luttes marronnes (1720-1739)

DominicanRepublicPNew-20Pesos-2003-donatedfvt-f.jpg

Billet de la République Dominicaine, ??

montserrat.jpg
Ce billet date de 2003, il vient de l'île de Montserrat, le volcan y est bien représenté.


source : Ronald Wise

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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 00:38

Haiti-1Gourde-1992.jpg

La monnaie de l'île est la gourde, sur le billet est représenté Toussaint Louverture (1743-1803), héros emblématique de la lutte pour l'indépendace, l'émancipation et la République.

SodoTwo.jpg

Le vaudou est une des religions de l'île. cette femme habillée en toile de sac chante ses pétitions à ses Iwas. Les serviteurs du vaudou rendent hommage aux esprits dans un ordre spécifique appelé règleman.

ValcinKonbit.jpg

L'art haÏtien est incroyablement riche. La peinture naÏve ici, représentée représente un konbit. Le konbit, est l'équivalent de notre koudmen (coopération pour un travail). Les musiciens sur la peinture animent le konbit.

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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 13:29

Au lendemain du cyclone Dean nous pansons nos blessures, et faisons jouer la solidarité. Depuis Samedi le ciel est dégagé, tout est extraordinairement ensoleillé. Seuls les bruits de tronçonneuses et de marteaux  nous rappellent que nous avions vécu un cauchemar. Contrairement aux dires des médias occidentaux,  la Martinique ne crie pas à l'aide. Elle a retroussé ses manches et recommence à vivre doucement.
Une pensée pour Haïti et la Jamaïque qui s'apprêtent à essuyer la fureur de Dean (classé dorénavant en catégorie 5):::::::::::::::::::::

Ici quelques photos du lendemain du cyclone.

Erika

ps: seuls les radars semblent avoir résister aux rafales de vent

aout-2007-137.jpg


Sur cette photo, nous voyons un homme réparer sa toiture.

aout-2007-149.jpg
Des images comme celle-ci

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 14:19

cyclone-dean.jpg



Le cyclone Dean nous a surprit, c'est le moins que l'on puisse dire ! Cuclone de force 3 avec des vents de 120 km/h, Dean nous a fait un beau pied de nez.


tout d'abord, jusqu'alors la Martinique était bénie des dieux, té ni nanni nannan i pa té wè siklon !
A l'heure où j'écris, DEAN est toujours sur nos côtes, il pleut énormément, mais le plus dur est passé, les vents furent violents mais diminuent en intensité.
A l'écoute de la radio locale, nous avons des nouvelles de l'île, il y a des sinistrés 
des inondations.

La tempête a commencé vers 1 heure du matin, bien avant c'était un calme étouffant et inquiétant. Le calme avant la tempête. Notre grande chance c'est que le gros du cyclone est passé au lever du jour. Il n'y a pas d'électricité sur beaucoup de communes, cela est donc rassurant et moins inquiétant.

Le cyclone passe également sur la Dominique et la Guadeloupe, il pleut énormément.

Le cyclone quitte progressivement la Martinique et s'en va vers le nord de la Caraibe.
les images satelites sont disponibles au www.ouragans.com
vigilance violette est toujours d'actualité, cela veut dire qu'il faut rester confiné chez soi.
 
En Guadeloupe, il y a beaucoup de toits qui s'en sont allés. Les vents sont violents, ici (il est 8h36 à l'heure où j'écris).

Erika

aout-2007-111.jpg

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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 23:37
Aujourd'hui, un cyclone, nommé Dean va atteindre nos côtes...

Cela ma rappelle des souvenirs d'enfant, cela me rappelle le cyclone Hugo, un certains 16 Septembre 1989.
C'était peu après la rentrée des classes, mon sac rose était flambant neuf:::alors lorsque mon professeur Mr Rabbat (paix à son âme) nous dit : attention un cyclone est prévu ! Je me dis : sa misié-a ka rakonté la-a ?!
En effet, ce Vendredi 15 Septembre, le ciel était d'un bleu incroyable, il n'y avait pas un nuage, il n'y avait pas un souffle dans l'air. En réalité le cyclone avait tout aspiré et s'apprêtait à tout ravager.  Cyclone de force 5 avec des vents de 280 km/h , il était considéré comme une catastrophe naturelle.

Toute la nuit des vents violents se faisaient entendre. Les vents tambourinaient aux portes et hurlaient, je m'en souviendrais toute ma vie. Il pleuvait énormément, nous avions été rapidement inondé, alors chacun dans la maison avait une serpillière à la main et épongeait comme il pouvait. Il faut dire qu'au début je dormais, ma mère m'envoya très tôt me coucher, il devait être alors 19  heures. La gamine que j'étais était d'une excitation totale, pour la première fois de ma vie j'allais assister à un phénomène cyclonique. Alors, lorsqu’on  me dit " ti manmaille ! sa ki pa janmen wè siklòn, pa mandé wè siklòn" je pensai : " tchiiiiiip" 
Ce sont les hurlements du vent qui me réveillèrent. Il y avait de l'eau partout, et Radio Caraïbes pétait dans la caye !! (c'est l'animateur Timo qui toute la nuit avait assuré le direct). Les gens appelaient la station radio pour appeler au secours ! les gens pleuraient à l'antenne et Timo les conseillaient. Je me souviens d'une dame qui pleurait car elle était blessée. Peu après c'est un médecin qui appela pour lui dire comment faire un garrot. C’était une ambiance assez particulière, il faisait noir, car il n’y avait pas d’électricité. Il y avait une pile électrique dans chaque pièce de la maison.

Comment empêcher les portes d’être brisées malgré les planches clouées et les barres installées ?
- En poussant soi-même ! C’est ce que fit un voisin, pendant presque 4 heures !
Comment empêcher la déformation des baies vitrées, en arc de cercle sous la pression du vent ?
- En regardant faire, et en priant le ciel que cela n’explose pas !

A un moment il n'y eu plus de vents, c'était un calme inquiétant, en réalité c'était l'oeil du cyclone. Quelques voisins sortirent, les gens regardaient attristés le spectacle. Je devais rester à la maison, interdiction pour les enfants d'aller dehors ! Mais le plus dur était à venir. Les vents recommencèrent à hurler. Hurlements, tumultes, vociférations ! Hugo était un montre !  Hugo se déchaînait sur la Guadeloupe. 
Sandra une camarade de classe perdait sa maison. Elle me le raconta pudiquement par la suite. Elle me raconta qu’elle vit le toit de sa maison s’envoler. Que tous s’étaient réfugiés dans la salle de bain, et qu’ils étaient blottis les uns contre les autres en priant. Il me semble que Sandra et sa famille rejoignirent la cantine scolaire lors du passage de l’œil du cyclone, je n’en suis pas sur.

L’eau, la mer, le vent fusionnaient.

Un homme à la radio témoigna «  J’ai vu une couleur blanchâtre alors qu’il n’y avait pas de lumière dehors. Les nuages étaient descendus jusqu’à terre ».

Je me rendormis, et c'est au petit matin que je vis la désolation. Il n'y avait plus  de feuilles aux arbres. Quantités d’objets de toutes sortes jonchaient le sol, certains arbres étaient déracinés. La Guadeloupe semblait avoir été brûlée vive. Quand à la Désirade ! pa mèm palé, l’île était méconnaissable.

A la Guadeloupe les gens se lamentaient, ils n'en croyaient pas leurs yeux, et un auditeur dit quelque chose dont je me souviens toujours aujourd'hui : " il faut faire confiance à la nature, arbres et feuilles repousseront".
Il y avait beaucoup de sinistrés. L'armée avait par la suite, installée des tentes aux abords du stade municipal. Ma camarade de classe y habita pendant presque une année.

Durant 3 mois  la Guadeloupe avait été privée d'électricité. J’étais malheureuse car je ne pouvais regarder mon feuilleton préféré, Santa Barbara. J'étais vraiment désolée de vivre dans le noir. Alors tous les soirs, dès 18h, sous la moustiquaire ma soeur nous racontait des histoires et on jouait au scrabble.

Hugo avait fait 5 morts, des milliers de sinistrés et une gamine qui aujourd'hui aime à dire : 

"sa ki pa janmen wè siklòn ! pa mandé wè siklòn !!"

case-demoli.jpg

Erika.

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 13:02
Cet article fut publié sur  jenndoubout

Ambiguïtés et paradoxes Madikéens


lundi 26 novembre 2001

 

La Martinique et la Guadeloupe (de leurs noms précolombiens Madinina et Karukéra) sont deux îles à la fois ambiguës et paradoxales. Les mots sont brûlants, douloureux, mais tellement vrais ! Ici, le couï n’est jamais plein ou vide, les vérités et les sentiments jamais noirs ou blancs.

La première ambiguïté martiniquaise ne doit rien aux chiffres et aux statistiques. Elle nous guette dès notre atterrissage sur l’île aux fleurs où d’une voix doucereuse l’hôtesse de l’air nous souhaite la bienvenue « à l’aéroport de Fort de France ». Or, ne voilà-t-il pas messieurs et dames, que nous sommes au Lamentin.

La deuxième ambiguïté, au fil des découvertes, se respire le long de nos routes et communes. Du Gosier à Saint-Pierre, de la rue Achille René-Boisneuf à la rue André Aliker, les contradictions nous heurtent. Deux îles en apparence riches, que des centres commerciaux, zones industrielles, McDonald’s et cylindrées pointillent… Une économie que l’on s’imagine, nous autochtones, vivante et structurée comparée aux autres îles la Caraïbe. Une économie qui nous semble riche. Semble, car la réalité de Madikéra est tout autre, rongée par le chômage et le surendettement. A ceux me rétorquant qu’appartient à chacun sa propre conception du bonheur, je dis non ! Car, entre l’âme et le ventre nous devons choisir l’âme et choix il y aura…

Consommation et surendettement, Homo consommatus et Homo surendettus, misère dans l’abondance : la messe est dite. Nous sommes dans une société de consommation, où les trois lettres H.E.T. (prononcez acheter) sont le remède concédé afin de nous anesthésier (anesthésie mentale locale, comme j’aime à l’appeler), afin de nous éloigner de toute réflexion, en prévention de soulèvements populaires. Car un peuple qui a faim est un peuple qui inquiète. Alors si boudinw’ plein et que de surcroît tu as tout ce que tu veux, si bitin aw’ bon ! et que zafew’ bel ! C’est parfait !

Les autres ambiguïtés sont aisément visibles, sauf si l’on souffre de presbytie chronique. Quelques-uns de nos intellectuels ! Certains luttant pour la cause identitaire antillaise, mais cherchant pour compagne le reflet de leurs pugilats. Par ailleurs, l’ambiguïté est si aiguë qu’elle poussa Kali à chanter « Ici les révolutionnaires sont fonctionnaires » (Ile à vendre, Kali,1993). Toutefois, en étayant la réflexion, peut-on dans le milieu privé se battre et contribuer à l’émancipation de nos îles ? Face aux charges salariales que connaît le jeune chef d’entreprise, face aux tribulations que connaissent grévistes et syndicalistes, en dépit de toutes bonnes volontés, ne devient-on pas dans un tel contexte rapidement résigné et découragé ? Nos vies semblent composées de contradictions parfois même sous-jacentes.

En effet, des paradoxes à la fois subtils et inquiétants existent à Madikéra, notre Histoire par exemple. Les esclaves martiniquais et guadeloupéens se sont-ils libérés par le décret du 27 Avril 1848 du gouvernement républicain français, ou l’ont-ils été par leurs révoltes des 22 et 27 Mai 1848 ? (Révoltes survenues avant l’annonce dans les îles du décret abolitionniste.) La Martinique s’est-elle libérée à travers le soulèvement de juin 1943 (an tan Robé) ou fut-elle libérée par les Forces Françaises Libres ? Les deux îles se sont-elles libérées ou les a t-on libérées ? Guadeloupe et Martinique ont-elles une Histoire ou fait-on leur Histoire ? Car s’il est un fait indéniable, c’est que lois et décrets, moteurs de l’Histoire des Antilles Françaises, sont élaborés Outre-Atlantique. Encrés au plus profond de nous-mêmes, ces paradoxes semblent nous cerner, nous étouffer, nous étrangler. De l’air ! De l’air !

La macrocéphalie de Fort de France dans l’île Martinique est un énième exemple de notre ambiguïté. Car il semble qu’écrire sur la Martinique, tout au moins au XXe siècle, soit écrire sur Fort de France, le chef-lieu regroupant toutes les forces juridiques, militaires, politiques, économiques, médiatiques, voire intellectuelles de l’île. Or, est-il nécessaire de préciser que Fort de France n’est pas la Martinique ? La cerise sur le gâteau à l’ananas est la mentalité madikéenne, plus proche d’une mère patrie située à 7000 kilomètres que de ses sœurs de l’aire Caraïbe que seuls quelques centaines de kilomètres séparent. Madikéra fille de France ? La question est volontairement provocatrice, destinée pour une plus grande réflexion sur nous-mêmes.

Je terminerai par une pensée particulière pour l’île aux Belles Eaux. Une île Proche de ses racines africaines, Nourrie par le Gwo Ka, Rythmée au son du Boula et du Marqueur, Animée d’une identité culturelle unanime, Fière du nég’ mawon, premier Héros national. Mais une île Paradoxale et Incohérente depuis peu. Et ce, par une xénophobie montante à travers un individu s’exprimant sur une chaîne privée comme chef de file. Où es-tu Guadeloupe ? Où vas-tu Madikéra ? Toutefois, l’honnêteté m’oblige à souligner que cet homme aborde de vrais problèmes, mais de façon Abominable et avec de Détestables réponses.

Je suis parfois ambiguë, parfois paradoxale !

Le paradoxe fait-il partie intégrante de nos îles et de nous-mêmes ? Oui. Car notre paradoxe tient ses germes en notre essence même, composée d’apports occidentaux et africains, tiraillés entre l’appel des tambours et les notes du violon. Accepter ce paradoxe, n’est-ce pas se résoudre à la fatalité ? Oui. Car cultiver ce paradoxe serait Erreur et Faiblesse. Refuser d’aller plus Loin et plus Haut sous prétexte que « c’est comme ça ! » sous prétexte que « je suis comme ça ! »

Erika S

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 12:57

Cet article, je l'avais publié en 2002 sur jenndoubout


Dissertation


lundi 25 mars 2002

 

Le yéyé et le dément , reflets d’une société post-coloniale ?

S’exprimer à propos des deux « héros » de la jeunesse guadeloupéenne et martiniquaise, le dément et le yéyé, c’est mettre la main dans un baril de crabes ! Deux jeunesses fraternelles, accouchées d’une même matrice historique, ayant un même statut, séparées de quelques kilomètres et pourtant si différentes ! Tout d’abord, précisons que chaque « héros » est spécifique à son île. Il n’y a pas de « yéyé » en Guadeloupe à proprement parler, de même qu’il n’y a pas de « dément » en Martinique. Par ailleurs, il s’agit de mouvements, où ne se réfugient pas tous les Martiniquais et Guadeloupéens. Le yéyé et le dément, reflets d’une société post-coloniale ? En effet il convient de se demander, en pénétrant les contextes insulaires, en quoi cette nouvelle jeunesse influe sur nos sociétés, et inversement. Ces deux jeunes seront ici caricaturés et décrits comme étant sectaires, au sens de groupes repliés sur eux-mêmes.

L’origine du mot "yéyé" nous est inconnue, toutefois le qualificatif yéyé existe déjà, tiré de la mode des années 60. Notre yéyé martiniquais naît à la fin des années 80 à Fort de France. Il est beau, ou du moins se croit-il beau, car le yéyé a ses yèyèses. La notion de beauté si elle est parfois physique, est surtout liée au matériel. En effet, l’appartenance à la secte se fait sur curriculum vitae (nom de famille, profession des parents, adresse, etc.). Le yéyé parle français, titak créole, utilise beaucoup d’expressions à la mode. Pour se désinhiber il boit de l’alcool, fume des cigarettes. Matérialiste, il choisit ses amis à la question Combien tu t’appelles ? Le rite initiatique accompli, il se chausse en docksides, s’habille de marque. La panoplie du parfait yéyé sera complétée par une coupe de cheveux courte.

Quand il y a mort chez la jeunesse martiniquaise elle est Douloureuse car inattendue, causée essentiellement par les accidents de la route.

Le « héros » guadeloupéen, le dément, s’oppose en tout et pour tout à son frère de sang le yéyé. L’origine de ce mot nous est également inconnue, c’est pourquoi nous nous contenterons de la définition du dictionnaire. Dément : nom masculin, se dit d’une personne atteinte de démence (grave diminution des facultés mentales). Adjectif : Extraordinaire. Les deux définitions à notre humble avis se complètent. Car si il est un fait interpellant, c’est que le dément inspire deux sentiments bien contradictoires, rejet et attirance. Le dément naît à Pointe à Pitre dans les années 90. Plus il effraye, intimide et inquiète plus beau est-il. Car, le dément a ses démentes. Ici, la notion de beauté si elle est parfois liée au physique est surtout due au sentiment de protection. Ce jeune attire par son aspect « rejet de la société », armé il vole, deale, parfois pique, tue. L’appartenance au groupe se fait sur consultation du dossier scolaire, les chances d’intégration étant proportionnelles au nombre d’absences, retards et renvois. Mode américaine c’est un style sport wear, les chaussures seront si possible des Nike. Cou, oreilles et poignées seront en or. Il fume de l’herbe. Le groupe a son langage : le créole est prédominant ponctué de connotations anglaises, la langue française est quasiment absente. N’ayant pas d’amis, le dément a des zòms, prêts à l’aduler en cas de grande notoriété ou à le dénoncer en cas de grabuge. La panoplie sera complétée par des locks. Evidemment tout ceux portant des locks ne sont pas des déments, Rastas et Faux rastas en témoigne. Le passage initiatique accomplit, ce jeune sera admit à la secte désigné par un surnom, quittant dès lors le monde des hommes pour celui de la démence avec toutes les règles que cela impose.

Quand il y a décès chez la jeunesse guadeloupéenne, ils sont Souffrance, car trop souvent violents, trop souvent meurtres et assassinats.

En réalité, ce que consomment naïvement nos jeunesses, ce ne sont pas de simples produits de marque, mais des façons de vivre, de faire, de penser. La yéyéserie et la démence n’ont en commun que leurs gourous. En effet chaque groupe à son meneur (et ses suiveurs). Sacralisées ces deux têtes pensantes, leaders charismatiques, représentent la voix et la voie à suivre.

Notre yéyé est tel, car l’histoire Martiniquaise l’a façonné comme tel. Les Blancs créoles à la suite de l’abolition de l’esclavage maintiennent leur prédominance, contrairement à la Guadeloupe. La lutte des deux colonies est dès lors distincte, celle de Matinik étant une bataille psychologique afin d’éradiquer l’arbitraire colonial. La domination continua, celle du maître sur l’esclave laissant place à celle de l’usinier sur l’ouvrier. Le yéyé est donc le descendant direct de ceux ayant acclamés à bras ouverts le premier préfet Trouillet, en 1947. Car avec lui arrivaient des promesses d’accession à une véritable « Liberté, Egalité, Fraternité ». Une autre partie de notre yéyéserie vient de la population mulâtre de l’île du début de ce siècle dernier niant leur origine africaine et mettant en exergue leur appartenance à la mère patrie. Notre yéyé est donc l’enfant légitime de la loi de Départementalisation, se situant dans la continuité historique de l’assimilation à la France.

En Gwadloup la consubstantialité, a moins de valeur affective qu’à la Martinique. Moins d’espoir chez les Guadeloupéens, car n’apportant pas autant de promesses d’égalité sociale et raciale. L’île s’est toujours tournée vers l’Afrique. Mais imagina-t-elle une seconde hypothèse ? En effet, depuis près d’une dizaine d’années notamment sous l’influence des îles de la Dominique et de Saint-Martin une partie de la jeunesse se tourne vers les U.S.A. Non pas l’Amérique raciste du KKK mais au contraire l’Amérique de Martin, Malcom, Marcus, Mumia. Mais, au delà des principes idéologiques, d’ailleurs inconnus, c’est surtout la Violence que l’on veut faire triompher, cette dernière dépassant toutes les espérances. D’ailleurs, un quartier de Pointe à Pitre n’a t il pas été rebaptisé Washington ?Notre dément est l’enfant adoptif de la Départementalisation. Adopté car ayant pour manman l’Amérique.

Eloquente cette jeunesse, sous couvert de n’être qu’une fraction, reflète de réels aspects sociaux. Ces deux allures se veulent modernes, toutes deux hument l’air de l’horizon. On assiste à une acculturation, à une prise en compte de la nouveauté. D’autre part, le premier groupe exprime totalement son appartenance et son affection à Marianne, tandis que le second au contraire la méprise et la rejette. La négation est ici exprimée à travers la violence, alors seul mode d’expression.

Comment blâmer la démence alors que nous vivons dans une société où l’argent va à l’argent ? Ces jeunes souvent de milieux défavorisés réagissent. Il ne s’agit ni de cautionner, ni de condamner, mais de déchiffrer. Proposons leurs un autre mode d’expression...Tchiiipp... me répondent les Bòkòs à gros mòdan de notre baril débordant. Pa flipé ! laissez nous nos rêves, nous vous laissons vos illusions. Comment faire des reproches à cette jeunesse martiniquaise alors que l’on nous fait croire que pour être heureux il faut consommer. Dans cette société où le porte monnaie nouvelle croix religieuse. Par ailleurs, dans une politique où la Martinique eut longtemps le rôle de microcosme de la France, ces jeunes sont des survivances coloniales. Nos grands-parents avaient pour repères des figures paternalistes Prêtre-Instituteur-Maire. Ces figures aujourd’hui ne sont plus. De nos jours, le jeune n’a plus de repères. Il s’en construit de nouveaux, aidé par les médias.

Nous sommes face à des sociétés où cohabitent deux jeunesses, l’une d’ouverture(se tournant vers la France ou l’Amérique) l’autre attachée aux racines. Il est important de décloisonner Martiniquais et Guadeloupéens, il est nécessaire qu’ils se tolèrent davantage. Pour qu’à l’avenir nos îles, fossettes de l’Océan, répondent Présentes au rang des guerrières de la Caraïbe.

 

erika
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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 22:26

crop-over.jpgBarbados080105kadooment1wf.jpg


Crop Over, a five-week summer festival, is Barbados' most popular and colourful festival. 
It's origins can be traced back to the 1780's, a time when Barbados was the world's largest producer of sugar. 
At the end of the sugar season, there was always a huge celebration to mark the culmination of another successful sugar cane harvest - the Crop Over celebration.
Crop over is in August, it is like a big carnival ! let's go to Barbados !!!

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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 13:01

Le tour de la Martinique 2007 s'est déroulé durant la deuxième semaine de Juillet sur l'île, alors je vous présente un jeune compétiteur : 

Présente toi en quelques lignes 


Bonjour, je m'appelle Eddy HIERSO j'ai 27 ans.
J'ai grandi a Trinité où j'ai fais toutes mes classes, puis j'ai poursuivi mes études entre Montpellier et Toulouse, où j'ai commencé à travailler. Aujourd’hui je suis Chargé de clientèle dans un magasin de bricolage à la Martinique!
Mes Passions: le sport, la musique et depuis peu, mon fils!

Que représente le tour de la Martinique pour toi ? 

C'est l'événement cycliste de la saison, toute l'année on prépare cette épreuve et c'est pour nous le moment de nous confronter au cyclisme international!

comment te prépares tu ?

Le Tour se prépare dès le mois de Septembre de l'année d'avant avec des entraînements spécifiques tels que:
les marches sportives, footing, natation, renforcement musculaire (muscu) et bien sur des heures de vélo!
 [s]Qu'il y a t-il de plus difficile dans un tour cycliste ?[/s]
L'épreuve en elle même est difficile mais belle! Pour moi le plus difficile dans un tour c'est le réveil le matin, mais une fois levé la motivation reprend le dessus et on par au charbon!

Ton meilleur souvenir à bicyclette ? 

Mon meilleur souvenir a vélo:
 Le Grand Prix de la Cimenterie 1997, j'étais junior 2eme année et on courrait avec les seniors! J'ai animé la course des le départ et je fini 3émé au terme d'une super échappée avec Patrick BALMY (2ème) et Hugues HIERSO (1er) (mon cousin). Ce jour là j'ai marché et je crois que c'est cette course qui m'a vraiment révélé aux autres! (d'après mon coach)
Mais il y a aussi ma première victoire au marin en cadet, et aussi ma victoire au championnat de la Martinique Cadet! et puis d'autres encore...............

Qu'est ce qui t'a amené à faire du vélo ? 

Je suis arrivé au vélo, après avoir pratiqué diverses disciplines, natation, tennis, athlétisme, gymnastique, basket, hand ball....... mais j'en avais marre de ne pas jouer (comme on dit d'essuyer le banc)! De plus mon cousin 3 ans auparavant reportait le TOUR DE LA MARTINIQUE 1993. Alors je me suis dit: Je veux faire du vélo! L'histoire commence comme ça!

Que t'apporte cette discipline ?
Le vélo est un sport individuel, mais a la fois collectif.
Individuel dans le sens ou le deal se passe entre TOI et TOI SEUL.
Quand il faut passer l'estrade pour arriver a Trinité ça se passe entre le vélo et toi, il n'y a rien d'autre qui pourrait intervenir, autrement c'est de la triche!
Et c'est a la fois un sport collectif, parce que les techniques et tactiques de course se mettent en place et se concrétisent en groupe, avec chacun des éléments du groupe.
 
Cette discipline m'apporte rigueur, esprit de sacrifice (se priver de certaines choses: soirées, sorties, se coucher tard, faire attention a l'alimentation) esprit d'équipe,et c'est aussi un GROS DEFOULOIR, un moyen d'évacuer les pressions quotidiennes!

Quels conseils donnerais tu à un jeune qui souhaiterait se lancer ?

IL n'y a rien sans efforts, et le vélo est la preuve que si tu ne te donnes pas, il n'y aura pas de résultats! C'est l'entraînement qui paie!
Mais une chose importante a retenir, il ne s'agit pas que de souffrance, il y a aussi le plaisir, et comme dit mon coach: "Apres l'effort le réconfort" et croyez moi, ça a du bon AUSSI!!!!!!!
 
As tu quelque chose à rajouter ? 

Pour faire du vélo il faut avoir un tempérament de battant, et prendre chaque défaite comme tremplin pour la suite, la victoire ne sera que plus belle!
Et puis il faut rester humble, parce qu'on peut se retrouver très vite très bas ! sans jeu de mot " la roue tourne"!

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